Il faut reconnaître que la beauté est une notion assez subjective dans la mesure où ce qui paraît beau aux yeux d’une personne ne l’est pas forcément pour une autre. Toutefois, il existe toujours des standards qui peuvent définir ce que la plupart des gens définissent comme beau. De même, cette notion évolue au fil des années, des décennies et des siècles. Il serait donc intéressant de savoir comment elle a évolué du 16ème au 20ème siècle.

La beauté au 16ème siècle

Dans cette histoire de l’évolution de la beauté du 16ème au 20ème siècle, le point du départ est le 16ème siècle. Cela s’explique notamment par le fait qu’à cette époque, la beauté est considérée comme un don divin, un cadeau venant du ciel. Cela signifie que soit on est beau ou belle, soit on ne l’est pas. Il n’est donc pas question de chercher à procéder à une quelconque rectification. Et la beauté est surtout féminine et se trouve au niveau du visage, du buste et des mains. D’autre part, une certaine méfiance est constatée vis-à-vis des cosmétiques qui permettent de modifier la couleur des paupières ou du teint.

Au 17ème siècle

La notion de beauté au 17ème siècle a radicalement changé. En effet, on constate qu’on fait plus attention à soi. Dans ce cadre, les femmes n’hésitent plus à accentuer certaines parties de leur silhouette. Pour cela, elles utilisent des artifices comme le collet très serré qui permet d’allonger et de marquer la taille. En même temps, la beauté se naturalise.

Au 18ème siècle

Il est désormais valorisant de prendre soin de soi et de son corps. On constate d’ailleurs une plus forte individualisation de la recherche de la beauté. Ce qui se traduit par le développement et la diversification des pratiques d’embellissement. Plus personne ne pense plus que la beauté est un don. Dorénavant, il faut du travail pour être belle. C’est-à-dire que la femme doit faire attention à elle au quotidien, en profitant des différentes techniques d’embellissement qui existent. On parle ici de pommades, de poudres, d’eaux, d’huiles, de talcs, de mouchoirs, de cosmétiques, etc. Et les eaux de toilette dégagent maintenant des effluves plus légers. La notion de « belle silhouette » se dégage par ailleurs avec les corsets qui permettent de distinguer une silhouette de la haute société de celle du peuple.

Au 19ème siècle

La révolution française a aussi apporté des changements dans la conception de la beauté. La mode des mouches et des perruques grandiloquentes est dorénavant jetée aux oubliettes. Il émerge 5 grandes idées qui guident le concept de beauté. Ainsi, elle s’étend sur le corps tout entier de la femme. Et la silhouette est devenue le principal vecteur de cette construction esthétique. À ce stade, deux représentations de la beauté féminine s’opposent. D’un côté, il y a l’idéal féminin qui est carrément sublime au naturel, mais qui est maigre et sans maquillage. C’est ce qu’on appelle « la belle malade » et qui est illustrée par l’artiste peintre Camille Claudel. De l’autre côté, on trouve « la petite bourgeoise » qui possède des formes voluptueuses, un corps bien en chair et laiteux. Enfin, le 19ème siècle est marqué par la normalisation du nu qui commence à s’exhiber dans le music-hall, les spectacles, ou simplement à la plage.

Au 20ème siècle

Grâce aux progrès techniques, la beauté bénéficie désormais d’une certaine forme de médiatisation. Ainsi, les stars et les mannequins peuvent s’afficher dans les magazines, les journaux et au cinéma. On constate d’ailleurs une mutation des silhouettes où le ventre plat et la minceur constituent une certaine norme. D’autre part, le corps est devenu un objet de consommation à part entière, avec la démocratisation des soins de beauté qui s’adressent aussi aux hommes et aux seniors. Les instituts de beauté sont accessibles à tous, permettent à chacun de se faire chouchouter à tout moment.

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