Le tabagisme est un choix de vie dangereux qui entraîne un risque accru de décès prématuré ou de morbidités graves, comme le cancer et les maladies coronariennes pour le fumeur, sans oublier les effets néfastes sur les personnes qui inhalent la fumée secondaire de manière passive. Le sevrage tabagique reste notre seule marge de manœuvre pour remédier à ce problème de santé publique, et l’option de la cigarette électronique s’impose avec force.

Le sevrage tabagique : une intervention comportementale

Dans l’année qui suit l’arrêt du tabac, le risque de maladie cardiaque d’un ancien fumeur diminue de moitié par rapport à celui d’un fumeur invétéré. Entre 5 et 15 ans après l’arrêt du tabac, le risque de cancer du poumon diminue de près de moitié et le risque de mourir d’un cancer devient similaire à celui d’un non-fumeur.

S’il est possible d’arrêter de fumer par une simple intervention comportementale, l’introduction de traitements pharmacologiques complémentaires, tels que la thérapie de substitution de la nicotine et la varénicline, s’est montrée plutôt efficace. La profession de pharmacien a joué son rôle en apportant un soutien comportemental et en fournissant des thérapies depuis la fin des années 1980. La reconnaissance sociétale des dangers du tabagisme et le soutien à un environnement sans tabac ont également contribué à la réduction globale de la prévalence du tabagisme dans le monde occidental. En Europe, par exemple, la prévalence du tabagisme est passée d’environ 26 % en 2001 à 20 % en 2014 et à 13 % en 2019.

La cigarette électronique : une option inespérée pour juguler le tabagisme

Malgré ces évolutions, il n’est toujours pas possible pour de nombreux fumeurs d’arrêter de fumer, et des approches alternatives sont nécessaires. L’introduction des e-cigarettes reste, de loin, l’option la plus viable et la plus crédible du siècle. La cigarette électronique a été développée pour la première fois par un pharmacien chinois au début des années 2000. Il s’agit d’un dispositif qui produit un aérosol de nicotine en utilisant une batterie pour chauffer une solution (généralement à base de propylène glycol ou de glycérol) de nicotine et d’agents aromatisants.

Quel est le principe de fonctionnement d’une cigarette électronique ? L’appareil est cylindrique et possède un embout buccal pour l’inhalation de la vapeur. Contrairement aux autres formes de remplacement de la nicotine, les e-cigarettes permettent à l’utilisateur d’imiter le rituel main-bouche consistant à fumer une cigarette mais délivrent la nicotine vaporisée aux poumons sans les sous-produits toxiques qui accompagnent le tabagisme. La résistance au changement est donc moins marquée que pour d’autres options comme les patchs nicotiniques.

Une récente étude Cochrane sur les preuves de l’efficacité des e-cigarettes a démontré que ces dernières peuvent augmenter les chances d’un arrêt du tabac sur le long terme. L’examen comprenait 24 études achevées : 21 études de cohorte et 2 études comparatives (e-cigarettes et placébo) avec un échantillon combiné de 662 participants, dans lesquels les taux d’abandon à 6 mois étaient de 9 % avec les e-cigarettes et de 5% avec le dispositif placebo.

Aucune de ces études n’a fait état d’effets nocifs graves des e-cigarettes, bien qu’il ait été reconnu que la qualité des preuves était faible en raison du petit nombre d’essais et des larges intervalles de confiance autour des estimations.

La France et le Royaume-Uni évaluent leurs options

Au niveau international, la mesure dans laquelle les pays soutiennent ou limitent l’utilisation des cigarettes électroniques varie considérablement. Une enquête sur les approches réglementaires des différents pays a révélé que 26 pays ont interdit toute utilisation des e-cigarettes et 21 ont imposé des restrictions sur leur vente.

Au Canada, les e-cigarettes contenant de la nicotine ne peuvent être légalement fabriquées, vendues ou importées, mais malgré ces interdictions, les dispositifs sont disponibles en ligne et dans certains points de vente au détail. Aux États-Unis, un nombre croissant d’États interdisent l’utilisation des e-cigarettes à l’intérieur des bâtiments. La France et l’Angleterre ont adopté une approche plus libérale à l’égard des e-cigarettes, n’excluant pas l’intérêt de ces équipements pour remédier au problème de santé publique que constitue le tabagisme.

Une e-cigarette de qualité contrôlée, utilisée dans le cadre d’un programme structuré de sevrage tabagique, pourrait constituer une option supplémentaire efficace pour les fumeurs pour lesquels d’autres approches ont échoué.

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